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Straight, no chaser
Straight, no chaser
Il faut se donner le droit à l’erreur, le droit de se tromper, de ne pas être infaillible, le droit d’être humain, juste humain, et de se reposer de temps en temps, par exemple sur une plage d’Acapulco, en sirotant un « macumbo » on the rocks, ou en grillant un barreau de chaise sur un pédalo en compagnie de sa dulcinée, en attendant nonchalamment que le soleil, qui flâne comme un rêveur en robe de chambre dans l’azur du ciel, ne nous cuise à point pour la collation de quatre heures.
Oui, il faut s’accorder le droit de se tromper, de se tromper de route, de se tromper dans ses comptes, de se tromper de conjoint, de se tromper d’avenir, de voir de travers, de se souvenir de traviole, de tomber malade et même d’en guérir, de jouer de la trompette, de chanter faux, d’aimer en vain, d’aimer tout court.
Que serait la vie, sans ce droit inaliénable à se tromper ?
Un stress permanent : pas le temps de souffler, toujours à courir, le cœur en court-jus, boire le bouillon, cesser de battre, cesser de croire, aveugle parce que déchiré entre quelques ombres ou quelques lumières, sans but ni sens, tourneboulé par l’urgence, dans un brancard aux couleurs du blanc, avec quelques rêves pour regrets, quelques larmes pour la soif, quelques soupirs pour poitrine…
Ou alors la vie serait une perfection mangée par l’ennui car sachant tout, ayant tout gouté, attendant la fin de l’infini, blasée de beauté et grise de couleur, insensible, vivante mais morte, ayant tout compris, même le ressort de son propre gel, même le ressort de sa propre imperfection, ruinée dans sa richesse, déchue de sa sagesse. Une vie qui préfèrerait cracher sur l’autre son propre poison, juger pour rabaisser, détruire pour se grandir, prisonnière d’une lâcheté dans le miroir, un trouble dans le regard, presque une larme au bord du néant. Tenir malgré tout, l’âme de guingois.
Oui, il faut se donner le droit à l’erreur, tolérer l’imperfection de soi comme de l’autre pour faire partie de l’instant vital, de la seconde jouissive où la douceur d’aimer embrasse la douceur d’aider. Lâcher prise, être au bord de l’eau, près des vents, près des parfums, jouer, rire et pleurer s’il le faut, plein de tendresse pour son prochain et pour soi, humble. Comme un morceau d’univers conscient de lui-même.
Hein ?! Quoi ?! Le « macumbo », comment je le veux ? Straight, no chaser.
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Commentaires
2MathildaLundi 23 Octobre 2017 à 22:33Vision décalée du droit de se tromper ou le droit à la tromperie
- L’erreur, c’est Jean-Pierre, je ne sais pas ce qui m’a pris le jour où j’ai décidé de lui mettre la bague au doigt !
J’aurai dû m’en douter, un homme doux, gentil, intelligent, droit, ponctuel, sincère, sobre. Pas même un « macumbo » ! ça ne pouvait être que le début de la fin ! mais oui, les femmes sont complexes, elles aspirent à trouver la perle rare, l’homme bien sous tous rapports, puis c’est pire que l’époque glaciaire, le grand froid, le vide stellaire ! Plus d’étoiles au septième ciel !
Vive le droit de se tromper !
(humour)
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Mardi 24 Octobre 2017 à 08:02
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MathildaMardi 24 Octobre 2017 à 23:18
Zai pas de blog ! mais ze suivrait vos textes
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oui ! accepter l'imperfection, c'est peut-être là le plus que parfait ; une bonne réflexion que ce texte en tous cas !
Merci Dominique, pour ce retour bienveillant !